La nouvelle année est l’occasion de faire le bilan de cette année marquée par l’effervescence du marché de l’art et de faire un point sur quelques actualités à venir.
- L’année 2022 est marquée par la prospérité du marché de l’art avec des résultats de ventes aux enchères exceptionnels, en art moderne et contemporains ce sont près de 120 records qui ont été battus chez Sotheby’s. Cet enthousiasme manifeste se porte particulièrement pour les artistes dont la renommée n’est plus à faire : Francis Bacon, Magritte, Warhol, etc. on pense notamment la vente de la collection Paul G. Allen à New York qui a atteint la somme historique de 1,6 milliards de $, mais l’engouement touche également le luxe qui atteint des montants records qui attire une foule de nouveaux collectionneurs, et les jeunes (femmes) artistes peintres ne sont pas en reste non plus. Cette effervescence peut s’expliquer par la globalisation du marché, l’afflux de nouveaux enchérisseurs, et le développement des ventes en ligne entre autres.
- Une année orientée vers le Web 3 : 2022 c’est aussi une orientation assumée vers la digitalisation du marché de l’art près de la moitié des enchérisseurs, toujours plus nombreux, sont postés derrière leur écran ; c’est la multiplication des ventes en ligne comme l’explique Joséphine Wanecq.
« On a vendu en ligne un Alighiero Boetti à 4 millions de
dollars et un Joan Mitchell à 6 millions. Ces enchères
sérieuses online sont un phénomène nouveau . »
JOSÉPHINE WANECQ, SPÉCIALISTE EN ART D’APRÈS-GUERRE ET CONTEMPORAIN CHEZ CHRISTIE’S.
Mais c’est aussi et surtout l’émergence de la notion de métavers. Les plus grandes maisons de ventes aux enchères comme Sotheby’s et Christie’s ont pris le pari de croire en son développement en investissant cette année dans des plateformes d’enchères intégrées dans la blockchain. Et si depuis six mois, les cryptoactifs dévissent, ce n’est pas vrai pour le marché des cryptoarts qui, lui, reste stable. Chez Sotheby’s, en un an, les ventes de NFT ont attiré 78 % de primo-acheteurs dont la moitié ont moins de 40 ans.
- 2022 révèle le maintien de la France comme une place artistique privilégiée ! Paris est toujours enclin à une forte attractivité. Pour preuve de cette vitalité, l’arrivée du nouvel acteur Paris + par Art Basel avec, en marge de cette nouvelle foire, des dizaines d’autres foires qui se sont tenus à l’automne dans la capitale.
- L’écologie était au cœur du débat de cette année, et l’art n’échappe pas à ces questionnements. Si les artistes sont les premiers vecteurs de ces problématiques par leurs œuvres qui transcrivent et dénoncent nos préoccupations à l’instar de Tomàs Saraceno, figure majeure de l’ère post-carbone, Marcus Coates qui a révélé les 365 actualités du « calendrier de la nature » chez Kate Macgarry, ou encore Es Devlin à l’origine d’une œuvre « carbon-negative », les foires elles aussi ont pris la mesure des changements qu’elles devaient instituer. Qu’en est-il de la prise de conscience des foires ? Frieze et Paris + affichent les mêmes ambitions : réduire leur impact écologique en optant pour un éclairage 100% LED, en réutilisant leurs cimaises, un process qui va encore plus loin dans certaines foires avec des plans « zéro bouteilles en plastique » ou encore avec Art Paris qui a engagé dès 2021 une démarche d’éco-conception et une comparaison des enjeux climat du transport des œuvres et des visiteurs.
Enfin, voici notre sélection des expositions immanquables de 2023 :
- « Célébration Picasso, la collection prend des couleurs ! », au Musée national Picasso, du 7 mars au 27 août 2023.
- « Avant l’orage » à la Bourse du Commerce, du 8 février au 11 septembre 2023.
- « Basquiat x Warhol, à quatre mains », à la Fondation Louis Vuitton, du 5 avril au 28 août 2023.
- « Manet / Degas » au musée d’Orsay, du 28 mars au 23 juillet 2023.
- « éternel Mucha » au Grand Palais Immersif, du 22 mars au 20 août 2023.
- « Matisse. Cahiers d’art, le tournant des années 30 » au musée de l’Orangerie, du 1er mars au 22 mai 2023.